jeudi 10 octobre 2013

Colloque International Sur La Renaissance Africaine

Colloque International Sur La Renaissance Africaine



REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE                                           Abidjan le, 23 septembre 2013
      UNION-DISCIPLINE-TRAVAIL

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
      ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
  UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET-BOIGNY
UFR SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE
       DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE

Colloque international
RENAISSANCE AFRICAINE ET AFROCENTRICITĖ

Le département de Philosophie et le Bureau des Doctorants en Histoire de l’UFR Sciences de l’Homme et de la Société de l’université Félix Houphouët-Boigny, en association avec Afrocentricity  International division d’Abidjan etle Centre Kemetmaat d’Abidjan, organisent le 26 octobre 2013, sur le site de ladite université, un colloque international ayant pour thème : « Renaissance africaine et Afrocentricité »
Ce colloque fait suite à celui du 28 au 30 novembre 2011 qu’avait organisé le ministère de la culture et de la Francophonie de la Côte d’Ivoire sur ce thème voisin « La renaissance africaine et les leçons de la crise ivoirienne. »
Il est à remarquer que ces deux activités trouvent leur fondement dans les recommandations de l’Union Africaine qui a déclaré l’année 2013 l’année du thème « Renaissance africaine et panafricanisme ». La problématique de la renaissance africaine demeure ainsi la finalité commune des espérances intellectuelles et politiques.

JUSTIFICATION
La Renaissance, de manière générale signifie nouvelle naissance, renouvellement, retour. Elle renvoie à l’idée d’un présent insatisfait de son existence et à la volonté de remettre en cause ce présent au moyen d’un commencement nouveau. C’est dans cette volonté de réveiller les énergies créatrices sommeillant en soi que la Renaissance africaine fait signe à notre  conscience d’homme. La Renaissance africaine tant souhaitée de nos jours est donc héritière de ce désir proprement humain de restaurer les positivités historiques.L’Antiquité doit être revisitée pour fournir à ceux du présent les rudiments d’une existence plus sensée.
La Renaissance africaine comprend à son tour que sans une conscience de soi mobilisant la mémoire, la créativité et l’engagement volontaire à se surpasser, l’individu s’enlise dans l’insignifiance et la communauté se meurt. Elle fait sienne les principes directeurs de l’utopie en regardant l’existence commune comme une promesse de vie. De ce monde de l’aliénation et de la soumission,  il faut s’extirper pour ne plus voir, ce que Mveng appelle « …le spectacle des peuples innombrables sortant de la colonisation, complètement nus et dépouillés de tout, ayant perdu, leur liberté, leurs biens matériels et spirituels, leur histoire et leurs institutions politiques et religieuses, et jusqu’à la conscience d’être des acteurs de leur propre destin. [1]»
On comprend aisément pourquoi Cheikh Anta Diop pense que la Renaissance africaine sera une réalité quand ″l’Afrique saura (...) rejeter comme dans un mouvement de nausée toutes ces croyances malsaines qui ont atrophié son âme et l’empêchent d’atteindre sa véritable plénitude.″[2]Il s’agit,selon lui, de surmonter les négativités historiques de l’esclavage et de la traite des Noirs,de la colonisation puis de l’oubli de son passé pour annoncer une nouvelle naissance, la Renaissance de l’Afrique.
Un peu partout aux Antilles, aux USA, au Canada, dans des universités européennes eten Afrique même, des penseurs et philosophes puisent dans l’Egypte ancienne des éléments de réflexions. Cette renaissance de l’Antiquité égyptienne ancienne se vit ainsi dans les travaux des théoriciens de l’Afrocentricité.
En effet, l’Afrocentricité est le prolongement d’une nouvelle école de pensée née dans le cercle universitaire de Temple, aux Etats-Unis, autour de la question de l’image africaine dans plusieurs champs du savoir. Elle a porté plus haut et plus loin, dans la réflexion, les écrits de savants américains africains, qui seront  rejoints plus tard par leurs homologues jamaïcains, brésiliens, chinois, allemands, africains, etc. L’un des principes cardinaux de l’école de l’Afrocentricité consiste à considérer et à comprendre les Africains comme des agents, et non plus comme une périphérie de l’Europe[3]. En tant que théorie opératoire élaborée et systématisée par Molefi Kete Asante,l’Afrocentricité refuse les bases anciennes de représentation de l’Africain en faisant la promotion « d’une approche intellectuelle fondée sur la centralité de l’expérience africaine [4]»Elle cherche, en tant que méthode et science, à changer notre rapport à nous-mêmes et à notre histoire. En appelant à une restauration du projet culturel africain dans son intégralité, l’Afrocentricité veut mettre fin à cette aliénation qui fait que, comme l’écrit Ama Mazama, «  les intellectuels africains continuent à tenir un discours largement sous-tendu et alimenté par une idéologie de la soumission [5]». A cette idéologie de la soumission, il faut ajouter les reniements et les attitudes collaborationnistes de certains intellectuels et politiques.
Philosophie, science, linguistique, histoire, économie, politique et renaissance culturelle se retrouvent au cœur du projet afrocentrique pour une promotion consciente du motif humanisant de l’être africain : « Il est tout à fait juste de considérer qu’aucune autre vérité n’est davantage nécessaire au progrès intellectuel, politique, économique, et culturel du monde que l’immersion des Africains dans les eaux de la renaissance culturelle[6]»

OBJECTIFS
Objectif général

ü  réfléchir aux méthodes et moyens de faire de la Renaissance africaine et de l’Afrocentricité le fondement d’une articulation nouvelle de nos cultures et de nos espérances.

Objectifs spécifiques

ü  Inviter les intellectuels, les décideurs politiques et la communauté scientifique à prendre conscience de la nécessité d’intégrer dans les programmes universitaires et scolaires les grandes œuvres africaines ;
ü  Encourager à la traduction du patrimoine africain et mondial dans les langues africaines, modernisées et transcrites ;
ü  Entretenir les liens culturels et humains avec les frères et sœurs de la diaspora ;
ü  Rappeler la part prise par les Négro-africains à la construction de l’héritage intellectuel universel, surtout égyptien ancien ;

RESULTATS ATTENDUS
A la fin du colloque, les participants :
Ø  Ont pris conscience d’une politique éducative de formation centrée sur soi mais ouverte sur le monde pour l’épanouissement individuel et collectif ;
Ø  Ont acquis la certitude d’avoir des attitudes écologiques et spirituelles porteuses d’humanité ;
Ø  Ont retrouvé, dans les cultures africaines actuelles, des vestiges de la civilisation Nubio-Soudano-égyptiennes anciennes. 
Ø  Ont des informations sur l’état des enseignements et recherches sur l’Egypte ancienne, l’Afrocentricité et la diaspora.
Ø  Ont compris que l’appropriation de la science, de la technique, de la technologie, des outils modernes de savoir est capitale pour avoir un peuple éclairé  par la connaissance et ayant confiance en ses capacités de création ;
Ø  Ont senti, pour la Renaissance africaine, la nécessité stratégique de protéger les ressources minières, le patrimoine matériel et immatériel contre les prédateurs de tout acabit.
Ø  Ont pris la résolution de créer des centres et instituts de recherche sur l’Afrocentricité.

MODALITE DE DEROULEMENT
Le colloquedu samedi 26 octobre 2013, fondamentalement interdisciplinaire,se déroulera en deux phases scientifiques selon ce schéma :
Etape 1 :
-          cérémonie d’ouverture, discours de bienvenue, etc.
-          Conférence principale 1 : (45 minutes)
Molefi Kete Asante : « Les ingrédients nécessaires à la Renaissance Africaine »
-          4 communications locales (de 15 minutes chacune)
-          Débats

Pause

Etape 2 :
-          Conférence principale 2 : (45 minutes)
Ama Mazama : "L'Impératif Afrocentrique pour la Renaissance Africaine."
-          4 communications locales (15 minutes chacune)
-          Débats
-          Cérémonie de clôture (synthèse des travaux et discours de clôture)

Prof. Ramsès L.  BOA THIĖMĖLĖ

Président du Comité scientifique du colloque
Pour le Comité d’organisation
Abidjan 23 septembre 2013



[1] Engelbert Mveng/ B.L. Lipawing, Théologie, libération et cultures africaines. Dialogue sur l’anthropologie négro-africaine, Yaoundé/Paris, Clé et Présence Africaine, 1996, p. 65.
[2] Ibidem, p. 43.
[3] Molefi Kete Asante, « L’Américain africain en tant qu’Africain » in Diogène N° 184, 1998, p. 45.
[4]Ama Mazama, L’impératif afrocentrique, Paris, Editions Menaibuc, 2003, p. 224.
[5]Ibidem, p. 160.
[6] Molefi Kete Asante,  L’Afrocentricité, traduction Ama Mazama, Paris, Editions Menaibuc, 2003, p. 182.

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