ALLOCUTION
DU PRESIDENT DE KEMETMAAT
CONFERENCE DU 7 MAI 2009
Mesdames,
messieurs les Ministres,
Messieurs
le représentant du président de l’Assemblée Nationale ; Monsieur le député
Diomandé Maméri ;
Monsieur
de Député de Cocody,
Mesdames
et Messieurs, Les responsables de Associations,
Mesdames
et Messieurs,
Au
nom de l’Association KEMETMAAT,
Je
voudrais vous remercier d’avoir répondu en grand nombre, et en qualité, à notre
invitation, pour prendre part à cette conférence inaugurale en prélude au
cinquantenaire de l’indépendance de la
Côte d’Ivoire.
Mesdames
et Messieurs,
Je
voudrais avant tout propos, remercier le Professeur Zadi Zaourou, pour avoir
accepté de nous faire l’honneur de présider cette conférence.
En
portant notre choix sur votre personne, Professeur, nous avons voulu rendre
hommage à l’un des plus grands intellectuels engagés de la Côte d’Ivoire indépendante.
Vous
êtes en effet, de ceux qui n’ont jamais cessé de se battre pour l’affirmation
de la côte d’Ivoire en tant que nation souveraine.
Professeur
Zadi Zaourou, nous sommes reconnaissant de ce travail accompli et vous remercions
encore de présider cette manifestation.
Mesdames et Messieurs, permettez-moi de
présenter en deux mots, l’Association Kemet Maat, qui vous remercie infiniment d’être
venus échanger avec elle, autour de préoccupations que nous croyons
particulièrement importantes, en cette phase de notre histoire nationale.
D’abord,
la dénomination : Kemetmaat est composé KEMET et de MAAT. Kemet est le nom
par lequel, les KAMIT désignaient leur pays. Dans la langue des Kamit, Kemet
signifiait « la civilisation noire », ou le « pays des Noirs ».
Les mots Egypte et Egyptien, sont des noms utilisés par les Grecs, en lieu et
place, respectivement de kemet et kamit.
MAAT
est la déesse Kamit de la
Vérité et de la
Justice , représentée par une femme portant sur la tête, une
plume d’autruche. Principe de toute chose, elle incarne l’équilibre cosmique,
l’ordre universel. Toute nation doit être gouvernée selon maat ; tout homme
doit agir selon maat.
A travers l’appellation « Kemet Maat »,
nous marquons, d’une part – avec le mot Kemet-, notre volonté de redevenir
notre propre centre en nous nommant nous-mêmes, et en gardant le lien avec nos
ancêtres, et d’autre part- avec Maat-, en assumant notre héritage philosophique.
Ensuite,
comme structure, Kemet Maat est une organisation à caractère culturel, régie
par la loi de 1960, relative aux associations. Son but principal est de contribuer
à la Renaissance Africaine ,
à travers notamment, la connaissance de notre véritable histoire et la
valorisation des langues et des cultures
nationales, d’une façon générale.
Pour
atteindre ce but, Kemetmaat s’appuie, d’une part, sur l’ensemble des
instruments juridiques disponibles au niveau de l’ONU, de l’Unesco, de l’UA et
de la République
de Côte d’Ivoire.
Pour
Kemetmaat, la nécessité de connaître notre histoire et de développer nos
langues nationales ne se discute plus, depuis la publication de « Nations
Nègres et Culture », en 1954, par Cheick Anta Diop.
Quand
un peuple a voulu en dominer un autre, ce qu’il a toujours fait, c’est de
chercher à s’emparer de l’esprit de
celui-ci, ou à s’imposer à lui en son
esprit.
La
domination culturelle est la base de toute domination.
L’action
de Kemet Maat vise à contribuer à une décolonisation de notre esprit et de
notre génie qui, ainsi affranchis, pourraient mieux s’investir dans le
développement de nos cultures et nos
langues.
Notre
souci est de faire en sorte que, dans la pratique, les populations de notre
pays, se réapproprient leurs langues et leurs cultures, sans être obligé de
passer par une expression étrangère, pour vivre leur modernité.
Mesdames
et Messieurs,
Au-delà
de toutes les actions quotidiennes que conduit KemetMaat, le Cinquantenaire de
l’indépendance, dont nous saluons l’initiative de l’organisation annoncée par
le gouvernement, nous offre l’occasion
de faire l’état des lieux, 50 ans après l’accession de notre pays à la
souveraineté. Où en sommes nous ? Notre pays et son peuple sont ils plus libres
qu’avant ? La Côte d’Ivoire dispose elle de
moyen légitime de l’affirmation de sa souveraineté ? Qu’est-ce afin que l’indépendance nationale ?
Pour
nous l’indépendance est certes politique et institutionnelle mais elle est
aussi et surtout idéologique et culturel, économique et monétaire, énergétique
et militaire.
Notre
organisation entend s’interroger plus particulièrement sur la question de
l’indépendance culturelle et idéologique qui est naturellement son domaine de
prédilection, afin de mieux ouvrir les perspectives nouvelles pour notre renaissance.
Pour répondre à toutes ces
questions, Kemetmaat met en place un programme d’une année qui s’étendra du 7
août 2009 au 7 août 2010 avec une série de conférences-débats, colloques,
atelier, caravanes et autres actions.
Pour
répondre à toutes ces questions, Kemetmaat met en place un programme d’une
année, qui s’étendra du 7 août 2009 au 7 août 2010, avec une série de
conférences-débats, de colloques, d’ateliers, de caravanes et d’autres actions.
C’est donc
en prélude à ce programme que nous
organisons, aujourd’hui, la présente conférence inaugurale, dont la pertinence
du thème n’est plus à démontrer : « Le
rôle des langues nationales dans la Renaissance africaine, le cas de la
Côte D ’Ivoire ».
Et
c’est tout naturellement, que nous avons demandé au Professeur KOUADIO NGUESSAN
Jérémie, dont nous laissons le soin au modérateur de présenter le brillant
cursus de linguiste émérite, connu et reconnu de tous, de nous ouvrir le débat
sur cette question fondamentale, un de ces nombreux défis existentiels, qui
restent encore hélas, à relever dans
notre pays.
Notre
objectif, en organisant cette conférence, est de sensibiliser les autorités et les
populations sur la place que devraient occuper nos langues nationales dans notre société. Nous osons
croire que la facilité avec laquelle nous renonçons souvent à nos cultures et nos langues, n’est
due qu’à notre ignorance des enjeux qui les impliquent, et non à une option prise en bonne connaissance
de cause. L’espoir reste toujours permis, à condition de nous donner les moyens
de mobiliser autour de la même cause, toutes nos intelligences et nos volontés.
Dans
cette perspective, KemetMaat compte, certes, sur l’engagement de ses membres,
mais également, et d’une façon générale, sur toute personne physique ou morale
soucieuse du devenir prospère des cultures et des langues de notre pays.
Nous
nous félicitons de savoir que nous ne sommes pas seuls sur ce chemin, et remercions
ceux de nos compatriotes qui sont sur la même voie, pour mener un de ces
combats qui vaillent.
Mesdames
et Messieurs,
Encore
une fois, merci d’être présents. Merci de contribuer à rehausser la qualité des
échanges.
Je
vous remercie de votre attention !
TRAORE Adama
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