mardi 22 janvier 2013

DISCOURS DU PRESIDENT


ALLOCUTION
DU PRESIDENT DE KEMETMAAT
CONFERENCE DU 7 MAI 2009

Mesdames, messieurs les Ministres,
Messieurs le représentant du président de l’Assemblée Nationale ; Monsieur le député Diomandé Maméri ;
Monsieur de Député de Cocody,
Mesdames et Messieurs, Les responsables de Associations,
Mesdames et Messieurs,
Au nom de l’Association KEMETMAAT,

Je voudrais vous remercier d’avoir répondu en grand nombre, et en qualité, à notre invitation, pour prendre part à cette conférence inaugurale en prélude au cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais avant tout propos, remercier le Professeur Zadi Zaourou, pour avoir accepté de nous faire l’honneur de présider cette conférence.

En portant notre choix sur votre personne, Professeur, nous avons voulu rendre hommage à l’un des plus grands intellectuels engagés de la Côte d’Ivoire indépendante.

Vous êtes en effet, de ceux qui n’ont jamais cessé de se battre pour l’affirmation de la côte d’Ivoire en tant que nation souveraine.

Professeur Zadi Zaourou, nous sommes reconnaissant de ce travail accompli et vous remercions encore de présider cette manifestation.

 Mesdames et Messieurs, permettez-moi de présenter en deux mots, l’Association Kemet Maat, qui vous remercie infiniment d’être venus échanger avec elle, autour de préoccupations que nous croyons particulièrement importantes, en cette phase de notre histoire nationale.

D’abord, la dénomination : Kemetmaat est composé KEMET et de MAAT. Kemet est le nom par lequel, les KAMIT désignaient leur pays. Dans la langue des Kamit, Kemet signifiait « la civilisation noire », ou le « pays des Noirs ». Les mots Egypte et Egyptien, sont des noms utilisés par les Grecs, en lieu et place, respectivement de kemet et kamit.

MAAT est la déesse Kamit de la Vérité et de la Justice, représentée par une femme portant sur la tête, une plume d’autruche. Principe de toute chose, elle incarne l’équilibre cosmique, l’ordre universel. Toute nation doit être gouvernée selon maat ; tout homme doit agir selon maat.

 A travers l’appellation « Kemet Maat », nous marquons, d’une part – avec le mot Kemet-, notre volonté de redevenir notre propre centre en nous nommant nous-mêmes, et en gardant le lien avec nos ancêtres, et d’autre part- avec Maat-, en assumant notre héritage philosophique.

Ensuite, comme structure, Kemet Maat est une organisation à caractère culturel, régie par la loi de 1960, relative aux associations. Son but principal est de contribuer à la Renaissance Africaine, à travers notamment, la connaissance de notre véritable histoire et la valorisation des langues et des  cultures nationales, d’une façon générale.

Pour atteindre ce but, Kemetmaat s’appuie, d’une part, sur l’ensemble des instruments juridiques disponibles au niveau de l’ONU, de l’Unesco, de l’UA et de la République de Côte d’Ivoire.

 La Charte de la Renaissance Culturelle Africaine de l’UA signée le 24 janvier 2006 à Khartoum, au Soudan, demeure pour nous, incontestablement, l’instrument le plus important, relativement aux  questions précises de l’histoire et des langues nationales.

Pour Kemetmaat, la nécessité de connaître notre histoire et de développer nos langues nationales ne se discute plus, depuis la publication de « Nations Nègres et Culture », en 1954, par Cheick Anta Diop.

Quand un peuple a voulu en dominer un autre, ce qu’il a toujours fait, c’est de chercher à s’emparer de  l’esprit de celui-ci, ou à s’imposer à lui  en son esprit.
La domination culturelle est la base de toute domination.

L’action de Kemet Maat vise à contribuer à une décolonisation de notre esprit et de notre génie qui, ainsi affranchis, pourraient mieux s’investir dans le développement  de nos cultures et nos langues.

Notre souci est de faire en sorte que, dans la pratique, les populations de notre pays, se réapproprient leurs langues et leurs cultures, sans être obligé de passer par une expression étrangère, pour vivre leur modernité.

Mesdames et Messieurs,
Au-delà de toutes les actions quotidiennes que conduit KemetMaat, le Cinquantenaire de l’indépendance, dont nous saluons l’initiative de l’organisation annoncée par le gouvernement,  nous offre l’occasion de faire l’état des lieux, 50 ans après l’accession de notre pays à la souveraineté. Où en sommes nous ? Notre pays et son  peuple sont ils plus libres qu’avant ?  La Côte d’Ivoire dispose elle de moyen légitime de l’affirmation de sa souveraineté ? Qu’est-ce  afin que l’indépendance nationale ?
Pour nous l’indépendance est certes politique et institutionnelle mais elle est aussi et surtout idéologique et culturel, économique et monétaire, énergétique et militaire.

Notre organisation entend s’interroger plus particulièrement sur la question de l’indépendance culturelle et idéologique qui est naturellement son domaine de prédilection, afin de mieux ouvrir les perspectives nouvelles pour notre renaissance.
Pour répondre à toutes ces questions, Kemetmaat met en place un programme d’une année qui s’étendra du 7 août 2009 au 7 août 2010 avec une série de conférences-débats, colloques, atelier, caravanes et autres actions.
Pour répondre à toutes ces questions, Kemetmaat met en place un programme d’une année, qui s’étendra du 7 août 2009 au 7 août 2010, avec une série de conférences-débats, de colloques, d’ateliers, de caravanes et d’autres actions.
C’est donc en prélude à ce programme  que nous organisons, aujourd’hui, la présente conférence inaugurale, dont la pertinence du thème n’est plus à démontrer : « Le rôle des langues nationales dans la Renaissance africaine, le cas de la Côte D’Ivoire ».
Et c’est tout naturellement, que nous avons demandé au Professeur KOUADIO NGUESSAN Jérémie, dont nous laissons le soin au modérateur de présenter le brillant cursus de linguiste émérite, connu et reconnu de tous, de nous ouvrir le débat sur cette question fondamentale, un de ces nombreux défis existentiels, qui restent encore  hélas, à relever dans notre pays.

Notre objectif, en organisant cette conférence,  est de sensibiliser les autorités et les populations sur la place que devraient occuper nos langues  nationales dans notre société. Nous osons croire que la facilité avec laquelle nous renonçons  souvent à nos cultures et nos langues, n’est due qu’à notre ignorance des enjeux qui les impliquent, et  non à une option prise en bonne connaissance de cause. L’espoir reste toujours permis, à condition de nous donner les moyens de mobiliser autour de la même cause, toutes nos intelligences et nos volontés.

Dans cette perspective, KemetMaat compte, certes, sur l’engagement de ses membres, mais également, et d’une façon générale, sur toute personne physique ou morale soucieuse du devenir prospère des cultures et des langues de notre pays.

Nous nous félicitons de savoir que nous ne sommes pas seuls sur ce chemin, et remercions ceux de nos compatriotes qui sont sur la même voie, pour mener un de ces combats qui vaillent.

Mesdames et Messieurs,
Encore une fois, merci d’être présents. Merci de contribuer à rehausser la qualité des échanges.
Je vous remercie de votre attention !

TRAORE Adama

Président KEMETMAAT




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